Menu Accueil

La famille est une minifourgonnette en panne qui continue de rouler

(La dernière reprise de la saison estivale.)

Des amis à moi qui viennent d’avoir leur premier enfant se sont achetés une minifourgonnette. Ce qui, en soit, est dans l’ordre naturel et nord-américain des choses : d’abord, on forme un couple, ensuite, on tombe en cloque, on s’hypothèque une maison en banlieue et après, on se lance dans l’achat d’un véhicule familial dont la livraison précède de quelques jours l’accouchement. Ne reste plus ensuite qu’à se marier, se procurer un chien, des appareils électroménagers, un cinéma-maison et des anxiolytiques à profusion pour oublier la dépression nerveuse et voguer tranquillement sur le long fleuve tranquille du bonheur. Sur cette minifourgonnette, le concessionnaire à eu l’idée géniale d’apposer un autocollant arborant fièrement le slogan de son commerce: «La famille et l’amour, des valeurs sûres!». Lorsque je fis remarquer la chose à ma copine, elle fit la moue et me dit: «Je sais, c’est horrible d’associer des valeurs si belles et si fondamentales à un vulgaire paquet de tôle motorisé!»

Elle roule encore.

Je n’ai pas osé la contredire, mais il est flagrant selon moi que ce n’est pas elle qui a raison mais bien Toyota Gatineau. Le consumérisme, la famille et l’amour sont bel et bien des institutions inextricablement liées, des mécanismes de pouvoir donc le but principal est de nous asservir. Si nous voulons vraiment nous réapproprier nos vies dans leur totalité, si nous voulons vraiment libérer nos désirs des griffes de la peur et de la domination, il est nécessaire de s’attaquer à ces institutions qui peuvent nous sembler à priori éternelles et immuables. Il faut s’y attaquer et les détruire comme nous le ferions avec toutes les autres institutions qui nous asservissent.

Qui dit amour dit mariage — même au Québec, champion canadien en titre de l’union libre, où seulement 30 % des couples habitent ensemble sans être mariés. Si dans les sociétés préétatiques le mariage a eu tendance à n’être qu’une façon plus ou moins informelle d’établir ou de maintenir des liens de parenté élargie, il s’est transformé, avec la montée de l’État, en une institution formelle et contraignante liée inextricablement avec la propriété. Plus spécifiquement, le mariage est devenu l’institution par laquelle le père, en tant que propriétaire de sa famille, donne sa fille à un autre homme qui, en tant que son mari, devient son nouveau propriétaire. Le mariage, qu’il soit hétéro ou homosexuel et malgré tous les oripeaux romantiques qu’on se plaît à lui donner, reste à la base une transaction, un échange de propriété qui fait de la famille le lieu fondateur de la domination des individus, domination qui s’étend ensuite à toute la société.

La nature même de la famille est hiérarchique. Son rôle principal est la reproduction de la société, ce qui, en tout premier lieu, exige la reproduction des êtres humains. Ainsi, la femme a pour objet de porter en son sein puis d’élever des enfants qui, bien qu’ultimement la propriété de leur père, restent sous l’autorité directe de leur mère. Voilà pourquoi ceux et celles qui ont eu le bonheur de grandir dans un environnement familial respectueux des rôles sexuels traditionnels ont goûté pour la première fois à la domination hiérarchique en la personne de leur mère. Le père, dans cet arrangement, reste une figure d’autorité distante, travaillant ses soixante à soixante-dix heures par semaine (malgré la théorique victoire ouvrière des quarante heures par semaine) pour donner accès aux membres de sa famille à toutes les marchandises qui sont socialement requises pour vivre décemment. La mère éduque, élève, corrige au besoin, établit les limites, définit de quelle manière ses rejetons doivent vivre leur vie, bref, devient le visage quotidien de l’autorité — tout comme le contremaître est celui du patron et des actionnaires, la plupart du temps invisibles sur les lieux de travail.

Le rôle social véritable de la famille est donc, comme je l’ai dit précédemment, la reproduction des êtres humains. Cela ne signifie pas seulement donner naissance à des enfants, mais aussi transformer cette matière première humaine en marchandise utile à la société — un sujet loyal, un bon citoyen, un travailleur acharné, un contribuable obéissant, un consommateur avide. Dès la naissance, il est nécessaire que le père et la mère commencent immédiatement le dressage de l’enfant. C’est d’ailleurs ainsi qu’on doit comprendre l’exclamation habituelle des salles d’accouchement, «C’est un garçon!» ou «C’est une fille!». Le sexe est le seul rôle social qui est déduit dès la naissance à partir de la biologie de l’individu et imposé grâce à une multitude de symboles — les couleurs des murs de la pouponnière, les vêtements, les jouets qu’on choisit d’offrir aux enfants, les jeux qu’on encourage et que l’on décourage, et ainsi de suite.

Tout ceci se fait en conjonction avec une insistance des parents sur l’infantilisation. Plutôt que d’encourager et nourrir l’indépendance, l’autonomie, la capacité de prendre ses propres décisions et la capacité d’agir en conséquence, on encourage les comportements naïfs, ineptes et les attitudes irrationnelles. Ces comportements, qualifiés de «mignons», de «cutes» et sont censés incarner l’essence même de l’enfance. Même si les enfants, dans les faits, se servent de leur faculté à être mignons habilement pour manipuler les adultes, le renforcement social de cette qualité encourage néanmoins la dépendance assez longtemps pour que le conditionnement à la soumission fasse effet, pour que la servitude devienne une habitude. Lorsque ce processus est accompli, être cute commence à être qualifié d’enfantillage.

Puisque la relation normale entre un parent et un enfant en est une de propriété et donc de domination et de soumission au niveau le plus intime, les enfants finissent par développer ce que Wilhelm Reich appelait une «armure caractérielle». La conséquence en est particulièrement révoltante, puisque le conditionnement familial et les tentatives d’y résister et de s’en défendre peuvent marquer à vie.

Les peurs, les phobies et les mécanismes de défense que l’autoritarisme familial instille en nous ont pour effet d’assurer la pérennité et la reproduction de la structure familiale. Les méthodes employées par les parents pour renforcer l’incapacité des enfants garantissent que leurs désirs resteront hors de leur portée et sous le contrôle de leurs parents — agissant en ce sens comme agents de l’autorité. Ceci reste vrai même si les parents «gâtent» leurs enfants, puisque gâter les enfants signifie canaliser leurs désirs vers des attitudes socialement acceptables de consommation. Incapables de réaliser leurs propres désirs, les enfants s’habituent rapidement au manque et apprennent en moins de deux la faculté essentielle de baiser des culs dans l’espoir d’obtenir ne serait-ce que des miettes de ce qu’ils convoitent. L’idéologie du travail et de la consommation nous est ainsi inculquée grâce aux relations qui nous sont imposées dès l’enfance. Lorsque nous atteignons l’adolescence et que nos pulsions sexuelles deviennent plus précises, le sentiment de manque que nous avons appris nous mène aisément vers des conceptions marchandes de l’amour et du sexe. Ce qui fait qu’au moment de nous engager dans une relation amoureuse, la tendance à la comprendre comme une relation économique liée à la propriété devient très forte.

Quant à ceux et celles qui ne réifient pas leurs pulsions sexuelles, ils sont rapidement stigmatisés — particulièrement les filles. Nous nous agrippons à nos relations amoureuses avec un désespoir qui est symptomatique de la rareté bien réelle de l’amour et du plaisir en ce monde. Résultat: ceux et celles qui ont si bien appris qu’il est impossible de réaliser véritablement leurs désirs acceptent finalement que si leurs désirs ne leur appartiennent pas, que s’ils n’arrivent même plus à reconnaître leurs propres désirs, ils peuvent à tout le moins définir les limites des désirs des autres, qui à leur tour définissent les limites des leurs. C’est sûr, sécuritaire… et misérable. C’est le couple, le précurseur de la famille.

La peur maladive et désespérée de la rareté de l’amour reproduit donc les conditions du maintien de cette rareté. Les tentatives d’explorer et expérimenter de nouvelles façons d’aimer qui s’éloignent de l’institutionnalisation du désir que sont le couple, le mariage et la famille sont presque toujours récupérées par la réification marchande de l’amour. Un phénomène qui devrait surprendre personne puisque l’amour réifié est le seul qui puisse être acceptable dans une société dominée par l’économie.

Ironiquement, l’utilité économique de la famille est spécifiquement ce qui expose sa pauvreté au grand jour. Dans les sociétés préindustrielles (et, dans une certaine mesure, les sociétés industrialisées préconsuméristes), la logique économique de la famille résidait dans sa faculté de constituer un ménage, qui, bien plus que l’individu, constitue l’unité de base de la société capitaliste dans ses phases initiales — à un tel point que je me demande s’il est conceptuellement possible d’appliquer le qualificatif de «prolétaire» à un individu. D’ailleurs, c’est la structuration en ménages qui a imposé la différence entre travail productif (salarié, intégré au système marchand et assumé par les hommes) et travail improductif (non-salarié, axé sur la subsistance et assumé par les femmes) et qui a définitivement institutionnalisé le sexisme.

Le rôle économique de la famille a toutefois changé en occident après la Seconde Guerre mondiale, avec la montée de la société de consommation. Son objet devint alors la reproduction des consommateurs, chaque membre de la famille représentant une clientèle cible spécifique. Ainsi, la famille est devenue la matrice d’où émergent des ménagères, des adolescents, des écoliers, des hommes virils ou métrosexuels, bref, des êtres dont la capacité de réaliser leurs désirs a été détruite afin de rediriger leur énergie vitale vers la consommation. Dans ce contexte, la famille reste nécessaire comme moyen de reproduction des rôles sociaux, mais puisqu’elle ne détermine plus les limites du désir appauvri — puisque ce rôle est maintenant rempli par la consommation — il n’y a plus de base réelle est solide pour assurer sa cohésion.

Voilà pourquoi nous assistons — avec beaucoup plus d’horreur que de satisfaction — à la désagrégation de la famille sans sa destruction. La famille roule encore, comme une minifougonnette rouillée, accidentée et déglinguée qui n’en finit plus de nous polluer l’existence. Et encore aujourd’hui, peu de gens arrivent à concevoir une vie pleinement remplie et satisfaisante sans mariage, sans intégration dans une famille. Même les gais, les lesbiennes et les bisexuels, qui pourtant, par la force des choses, se sont longtemps vu refuser l’accès à ces deux institutions, n’ont pour la plupart qu’une envie : se plier à la normalité aliénante définie par le patriarcat.

La famille est la source première, la plus intime et la plus vicieuse de notre esclavage. Le fait qu’elle nous semble si naturelle, si inscrite dans notre biologie est un leurre vicieux, un gage de son efficacité. Donnons-lui la chiquenaude qui suffirait à l’abattre et partons explorer de nouveaux arrangements, de nouvelles formes de vie amoureuse, libérons nos désirs des griffes de la peur et reprenons ainsi une part de notre vie qui nous a été si insidieusement volée.

Catégories :Accès de rage

Tagué:

Anne Archet

Héroïne sans emploi, pétroleuse nymphomane, Pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gîtînoise terroriste (et menteuse, par dessus le marché). Si j'étais vous, je me méfierais, car elle mord jusqu'au sang.

60 réponses

  1. @ Bakou…

    « N’as-tu pas fondé une famille toi-même? »

    Quel commentaire poche ! Parce que vous n’avez pas aimé la réaction d’Anne sur un tout autre sujet, soit la procréation, vous vous permettez de détourner le sujet d’un billet vers votre contentieux non abouti…

    Si au moins les 0.000014 % se serraient les coudes…

    Quant à moi, je vais digérer ce texte avant d’y réagir. Ou pas.

  2. @ Darwin: Comment ai-je détourné le sujet du billet? Elle a dit qu’on devait se débarasser de la famille, dont elle parle tout le long de son billet. Sachant qu’elle est mère d’une jeune fille, il me semble que ma question était pertinente. Je me demande si vous avez lu le billet en question pour dire que j’en ai détourné le sujet.

    Et je n’ai rien dit quant a la procréation. C’est vous qui en parlez, pas moi. Je ne suis aucunement fâché contre Anne Archet pour quoi que ce soit. J’aurais probablement posé cette question malgré son opinion quant a la procréation. C’est juste que son opinion envers la famille et son désir de sa disparition me semble contradictoire, contenu de sa situation personnelle. C’est tout.

  3. Sans compter que la notion de famille totalement ethnocentriste qui regit les codes d’immigration, rend impossible l’acces au regroupement famillial pour des membres africains de la meme famille ( par exemple : adoptions frequentes par les oncles et tantes, polygamie )…

  4. Si la famille est le lieu du conservatisme, elle est aussi le lieu de la révolution. La grande majorité des parents se conduisent comme les moutons ignares qu’ils sont hors de la famille, mais c’est aussi dans ce cadre parents-enfants que l’anarchisme s’enseigne le plus efficacement.

    Les enfants ne demandent qu’à apprendre. Il est juste dommage qu’ils aient de si mauvais professeurs. Il est pourtant si facile de donner des conseils plutôt que des ordres, de prendre le temps d’expliquer plutôt que de punir, de construire le mariage comme un dispositif de solidarité dans un monde hostile, bref de rendre la famille anarchiste (malgré le fait qu’il n’y a pas de mariage dans une société anarchiste, puisque pas de loi).

  5. Procraste, vous avez tout à fait raison.

    Dommage que peu de parents comprennent cela.

    Ceux qui se disent « anarchiste » devraient y réfléchir.

  6. @Bakouchaïev et Mouton Marron

    La vie personnelle d’Anne Archet ne m’intéresse pas pour les fins de cette discussion. Qui sommes-nous pour la juger dans ce que qu’elle fait dans sa propre vie? Moi aussi, il m’arrive d’être contradictoire dans ma vie personnelle! C’est plus sa pensée et ses opinions qui m’intéressent. Même s’il est contradictoire de ne pas être contre la procréation et le parentage DANS LE CONTEXTE ACTUEL quand on considère la famille comme étant « la source première, la plus intime et la plus vicieuse de notre esclavage », ce billet apporte des éléments fort intéressants.

    En fait, j’avais déjà lu ce billet et il est excellent! Il me donne même des arguments supplémentaires.

    Et au fond, c’est ça le plus important ici.

  7. « Le mariage, qu’il soit hétéro ou homosexuel et malgré tous les oripeaux romantiques qu’on se plaît à lui donner, reste à la base une transaction, un échange de propriété qui fait de la famille le lieu fondateur de la domination des individus, domination qui s’étend ensuite à toute la société. »

    Bizarre quand même qu’avec tout cela, ce soit en vaste majorité les FILLES qui deviennent fo-folles en pensant aux mariages.

    Le gars, lui règle générale, rêve au mariage oui mais à son mariage polygamiste où il pourra marier 5 femmes en même temps ;)!!

  8. C’est immanquable : dites que vous êtes anar et on scrutera vos faits et gestes pour voir s’ils sont conformes à l’idéal. Je n’ai pas d’idéal et la morale — traditionnelle, anarchiste ou sucrée-sans-sucre — je m’en tape. Alors ne vous attendez pas à ce que mon comportement soit réglé sur autre chose que mes désirs… à moins d’être forcée à agir autrement, ce qui est le lot de tous ceux qui vivent sur cette planète, maintenant qu’il n’y a plus d’endroit pour se cacher.

    Toujours est-il que j’ai une fille avec qui je vis (mais pas toujours) et qui s’épanouit dans un contexte qui n’est pas familial — à moins bien sûr de qualifier tous les arrangements où des enfants vivent avec des adultes de famille, mais dans ce cas ce mot ne veut plus rien dire.

    C’est tout ce que vous saurez.

    La remarque de Tym est intéressante. Les filles rêvent de mariage et c’est en grande partie dû à leur éducation. Par contre, ce sont elles qui sont le plus rapidement déçues par l’expérience matrimoniale et qui intitient majoritairement la séparation et le divorce.

  9. Ca alors. Je vous découvre. Quelle verve. Quel verbe. Quelle splendide lucidité.
    Je vous aime, voulez vous m’épouser?

  10. « Nous nous agrippons à nos relations amoureuses avec un désespoir qui est symptomatique de la rareté bien réelle de l’amour et du plaisir en ce monde. Résultat: ceux et celles qui ont si bien appris qu’il est impossible de réaliser véritablement leurs désirs acceptent finalement que si leurs désirs ne leur appartiennent pas, que s’ils n’arrivent même plus à reconnaître leurs propres désirs, ils peuvent à tout le moins définir les limites des désirs des autres, qui à leur tour définissent les limites des leurs. C’est sûr, sécuritaire… et misérable. C’est le couple, le précurseur de la famille. »

    Quelle perspicacité, quelle vérité de votre part.

    Je pourrais résumer cela en disant que lorsqu’on est incapable de réaliser pleinement ses désirs à son goût, le désir de faire chier les autres prend le dessus et on prend un plaisir dégoûtant et maladif à vouloir contrôler les envies et désirs des autres et à les nier voire les stigmatiser.

  11. « La remarque de Tym est intéressante. Les filles rêvent de mariage et c’est en grande partie dû à leur éducation. Par contre, ce sont elles qui sont le plus rapidement déçues par l’expérience matrimoniale et qui intitient majoritairement la séparation et le divorce. »

    Les statistiques le disent et c’est vrai. Par contre, ce qu’elles ne disent pas, c’est que le 25% de filles qui refusent de lâcher le morceau, elles sont germaines, tenaces et coriaces, bref, elles ne sont pas tuables à ce niveau là. Ce sont ELLES qui portent les culottes dans le couple et tue le bonhomme à petit feu en lui imposant sa possessivité, sa jalousie maladive et son désir de contrôler la vie entière de son homme dans ses moindres détails.

    Les gars, spottez vite ces germaines et ne vous faites pas prendre au jeu, c’est mortel, je vous en passe un papier. Je n’ai pas de signes pour les détecter cependant, fiez vous à votre instinct animal. Elles sont extrêmement dangereuses, saloperons votre vie et toutes vos libertés et n’écoutent et ne voient que ce qu’elles veulent bien voir et entendre.

  12. De toute façon Anne, dans ton cas personnel, je ne vois pas de problème avec ça. Mon désaccord avec toi ne se situe pas là et au fond, je me sacre bien des choix personnels. De plus, je n’ai aucun problème avec l’adoption, alors…

  13. Je ne suis même pas certaine que les filles rêvent plus de mariage que les mecs….

  14. @koval,

    Vous conviendrez cependant avec moi que les deux sexes ne le font pas pour les mêmes raisons.

    Au risque de verser dans les stéréotypes, les gars le font pour le « pouvoir » et la « possession » et les filles pour « l’amour », l’aspect « conte de fée de petites filles de ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » et la possessivité amoureuse (lire jalousie maladive).

  15. Je l’ignore Tym, j’ai eu ces rêves enfant, à 21 ans j’avais en tête de ne jamais me marier, j’ai tenu promesse, plusieurs femmes autour de moi pensaient ainsi….

    Dans le document suivant page 4, on y voit que plus de 80% des couples vivent en union libre au Québec, si je comprends bien, ce sont les unions contractés depuis le début de 1990….alors les généralisation sur le mariage…..

    Cliquer pour accéder à Statistiques.pdf

  16. Quand j’étais à l’âge du mariage, on le faisait pour les prêts et bourse….

  17. @ Koval

    «on y voit que plus de 80% des couples vivent en union libre au Québec»

    Le graphique que vous mentionnez est plus complexe que cela à interpréter. Il s’agit du % de couples qui vivent en union libre «au moment de l’entrée en première union». Mais, un grand nombre de ces couples se marient après.

    La donnée la plus récente provient du recensement de 2006. On y apprend que 34,5 % des couples au Québec vivent en union libre (voir http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/as-sa/97-553/p24-fra.cfm ), soit nettement plus qu’ailleurs dans le monde (http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/as-sa/97-553/table/t8-fra.cfm ) et un peu plus que ce que mentionne Anne dans son texte (30 %, qui correspond au taux en 2001).

  18. Darwin

    C’est pour ça que j’avais gardé la ptite gêne « si je comprends bien ».

    J’aimerais bien connaître par contre le taux chez les 45 ans et moins disons. Les proportions sur l’ensemble des couples contiennent les vieux qui se mariaient à 100%…les temps ont bien changé….

    Ici, j’ai trouvé que les 20-24 ans en couple le font dans une proportion plus grande que 80% en union libre.

    http://www.chairedunotariat.qc.ca/fr/conferences/colloque2007.php

    Bon, mais je ne veux pas partir une guerre des stats….

  19. @ Koval

    « Ici, j’ai trouvé que les 20-24 ans en couple le font dans une proportion plus grande que 80% en union libre. »

    On peut toujours comparer cetet donnée avec l’équivalent d’il y a 20 ans. Mais cela ne dirait pas toute l’histoire. Par exemple, que se passera-t-il d’ici 5 ans ? Seront-ils encore ensemble, avec d’autres, seuls, mariés ?…

    C’est très difficile de mesurer précisément les changements. Par exemple, vous demandez le taux chez les 45 ans et moins. Est-ce que les deux membres du couple doivent avoir moins de 45 ans ? J’ai cherché ce genre de donnée plus tôt (ou plutôt hier…), mais n’ai rien trouvé.

    Pour atteindre votre objectif, il faudrait avoir des données sur les stocks, les variations de stocks et les flux des unions… Je m’explique. Un stock, c’est une photo, comme une donnée d’un recensement, par exemple de dire qu’il y avait 34,5 % des couples qui étaient en union libre lors de la semaine du référence du recensement de 2006 (vers le 15 mai). Une variation de stock, c’est de comparer les données du recensement de 2006 (34,5 %) avec celle du recensement de 2001 (30,2 %). C’est aussi de dire que le nombre de couples mariés a diminué de 18 500 (ou de 1,6 %) entre mai 2001 et mai 2006, tandis que le nombre de couples en union libre augmentait de plus de 100 000 (de 20,3 %). Pour tout cela, on a des données.

    Mais entre ces deux recensements, il y a eu des séparations, de nouvelles unions, des gens qui ne sont plus en couple, des immigrants, des émigrants, des couples mariés de plus de 45 ans qui se sont séparés (dont un certain nombre plus d’une fois !) et peut-être unis librement avec d’autres (de moins de 45 ans ?), des couples en union libre qui se sont mariés, etc. Ça, ce sont les flux.

    Bref, on peut dire que le phénomène fut en hausse entre 2001 et 2006. C’est très clair. Mais, ne possédant aucune donnée sur les flux, il est impossible de quantifier précisément ce que vous cherchez. La guerre des stats n’aura pas lieu !

  20. La défaite du sentiment sur lequel a pris inexorablement le pas l’assouvissement des plaisirs hygiéniques et l’interchangeabilité se paye d’un malaise grandissant à mesure que les rencontres ne se font plus sous les auspices de la découverte de l’un par l’autre, de l’autre par l’un. Ce sont les règles marchandes qui contraignent le plaisir à avoir un prix, le compressent dans un déterminisme de rendement et de consommable où meurt nécessairement la part d’humanité que nous cherchons néanmoins à faire subsister. C’est un combat dont on ne saurait sortir vainqueur que vaincu, c’est-à-dire en tolérant l’échec de sa volonté de désir pour ne préserver que l’humain dilemme. Fut-ce au prix de la folie
    qui saurait trouver ses raisons de ne pas admettre que l’on puisse porter un regard sur cette femme dont l’animalité a soudain éclipsée la part d’humaine grandeur réduite aux seules proportions d’un corps dont on ne perçoit bientôt plus que ce qu’on pourrait en tirer. Il nous faut plus que cela. Nous ne sommes pas exigeants parce que nous n’exigeons rien qui ne nous soit nécessaire pour rester vivant. (Peripeteïa)

    @anne. Aussi vous avez Anne un Idéal (avec un « I » majuscule). Sinon de quelle sorte d’amour parleriez-vous au juste? De cette sorte d’amour qui se nourrit du bonheur général… Ce dont je ne vous fais sûrement pas le reproche. L’amour n’existe qu’en période révolutionnaire.
    Et vous avez raison de dire qu’on scrute les anarchistes et qu’ainsi beaucoup s’abstiennent d’en être car n’être pas anarchiste les autorise à tout… Les salauds…

    Finalement quel meilleur service peut rendre « l’ordre parental » que de faire des enfants, de s’en défaire aussitôt en les confiant à « qui de droit »? Pouponnières, crèches, écoles et prytanes, la route de l’enrégimentement qu’ils avaient emprunté ils y vouent leur progéniture et la confie à l’Etat. Service rendu, payé proportionnellement à l’allégeance et au degré de compétitivité dans celui-ci: allocations parentales dérisoires pour la chair à marchand, berceaux dorés et « grand avenir » pour la noblesse du grand capital. Les marchands « veillent » au grain et flairent selon l’évaluation et le tri du « bon » de l’ivraie auquel procède l’Etat.
    Si c’est une mauvaise graine rien ne manque et papa et maman se mêlent de précéder l’Etat en matière de charges qui pésent alors sur le futur mauvais sujet…

  21. « Au risque de verser dans les stéréotypes, les gars le font pour le “pouvoir” et la “possession” et les filles pour “l’amour”, l’aspect “conte de fée de petites filles de ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants” et la possessivité amoureuse (lire jalousie maladive). »

    Que de préjugés Monsieur Tym machine.

    Vous savez les femmes ne sont pas toutes des dévoreuses d’homme .

    Koval amène de bons arguments.

  22. Anne ecrit :
    « La famille est la source première, la plus intime et la plus vicieuse de notre esclavage. Le fait qu’elle nous semble si naturelle, si inscrite dans notre biologie est un leurre vicieux, un gage de son efficacité. »

    Autant on ne peut, d’un point de vue libertaire, qu’approuver la critique du « mariage » puisque qu’il necessite l’ approbation de l’Etat ou de l’institution en vigueur,, autant il me parait absurde de faire l’amalgame de celui-ci avec des faits biologiques telle que l’existence de familles ( qui elle se passent bien de tout contrats, de toutes institutions et de toute autorite ) dans la nature, comme de couples, heterosexuels comme homosexuels. Il existe donc bien un facteur biologique qui rapprochent certains animaux, dont l’homme, et qui amene ceux-ci a s’associer « librement ». Ce ou ces facteurs ne sont pas necessairement les besoins de reproduction ou meme d’assouvissement des desirs sexuels, a preuve l’existence de couples homosexuels durables chez de nombreuses especes, en particulier les oiseaux ( colverts, pigeons entre autres )…
    En ce sens, c’est seulement le fait culturel ( sacralisation du mariage , du couple, de la famille par l’institution ) qui constitue un leurre vicieux, et non pas le fait culturel.
    Je pense, au contraire d’Anne , que les humains aiment bien s’associer, en couples, en bandes, en familles, en clans, et pour des motifs tres divers ( besoins affectifs, interets communs, besoins de protection, de predations ) et que cela est incrit dans leur developpement genetique, tout comme leur soif de l’autre comme de l’Autre. L’humain veux tout, la securite, et la liberte, pas seulement l’un, ou l’autre, mais les deux a la fois….

  23. erratum:
    En ce sens, c’est seulement le fait culturel ( sacralisation du mariage , du couple, de la famille par l’institution ) qui constitue un leurre vicieux, et non pas le fait NATUREL.

  24. « des faits biologiques telle que l’existence de familles »

    La famille n’est pas un fait biologique. Il n’y a de faits qui tiennent que dans les lieux communs « et d’abord c’est un fait! »
    Quant à l’existence du gène associatif elle implique que la loi sur les associations de 1901 est ainsi une loi génétique….Curieux… A moi il me semblait que les lois étaient des actes politiques…et je me suis laissé dire, voyez quel mauvais esprit, qu’on trouve des gènes partout où il en faut pour justifier d’une politique… et très curieusement l’apparition du fascisme coïncide avec la génétique et le stigmate…
    Anne, moi-même et quelques uns sommes sûrement des êtres génétiquement modifiés à ce compte et on sait ce quel traitement nous attend….

  25. @Feminisse,

    C’est pour cela que dans mon commentaire vous trouvez le mot stéréotype.

    Les généralisations n’incluent pas tout le monde bien évidemment, mais souvent les exceptions confirment la règle.

  26. Tu dépeins le monde avec un nihilisme profond. Mais quelque part, je ne le trouve plus, tu as écrit le mot amour. Ouf. Je souffle.

    Rôle social de la famille : procréation et transformation de rejetons en marchandise utile à la société, en consuméristes de qualité.

    Femme = propriété du Pater familias, puis du mari
    Enfant = propriété des parents
    Quelle « famille » vises-tu, en fait :
    celle qui est peuplée d’êtres intellectuellement et sentimentalement impotents ?
    Celle qui est fondée sur :
    – une relation « amoureuse économique » ?
    – une relation amoureuse incapable de réaliser ses propres désirs ?

    Appelle ces associations « familles » si tu veux, désigne-les comme productrices d’esclavage; l’esclavage étant l’infantilisation suprême qui est le fait de géniteurs eux-mêmes infantiles ou paternalistes.

    Le couple est étouffant, sexiste = le « ménage ».

    La famille n’est plus le siège des désirs (…), elle est une coquille vide, nécessaire à la procréation de consommateurs.
    Il n’y a plus de base réelle et solide pour assurer sa cohésion.

    J’observe cependant que les noyaux familiaux explosent partout, et que les électrons qui s’en dégagent s’empressent de « recomposer » une famille; ce sont les mêmes qui n’arrivent à concevoir une vie pleinement remplie et satisfaisante sans mariage, sans intégration dans ce moule.

    La famille est donc la source première, la plus intime, de notre esclavage.

    Partons alors explorer d’autres arrangements :

    Je suis d’accord, pleinement, avec Procraste : la « famille » est le lieu privilégié de la révolution; une bulle de solidarité et d’humanité dans un monde hostile. Mais je n’aime pas ce mot.

    Personnellement, je pencherais plutôt pour le mot « maison » qui est l’endroit où s’abrite le nid, qui est la résultante volontaire ou non, d’ébats amoureux entre deux êtres qui s’aiment dans une profusion de sécrétions diverses, tu sais bien ?

    Où trouves-tu que l’amour et le plaisir se font d’une telle rareté ?

    Quand les amants cessent d’user de moyen contraceptif, c’est qu’ils prennent le risque et la responsabilité d’avoir à construire un nid et de l’entourer de toute leur vigilance.

    C’est à la maison, où existe la permanence et l’omniprésence du don sous toutes ses formes, que l’enfant qui vient apprend, dans une bohème bruyante et rieuse, à mettre en doute de manière constante l’autorité d’abord, puis la légitimité de celle-ci. Quitte à ce qu’il se trompe d’ennemi, un (long) moment parfois… Mais il y a la parole et la force de l’exemple…

    Le couple est l’espace dans lequel l’enfant va d’une manière progressive, découvrir l’espace et ce qui le peuple; avec cette garantie de pouvoir toujours courir s’y mettre à l’abri; la responsabilité du couple est de lui peindre toutes les ficelles du tapis d’oppression auquel il va progressivement être confronté.
    L’amour n’est pas le fait ou la manifestation d’une quelconque propriété, mais un lien.

    – Je sais : ta liberté cesse dès lors qu’un élément (ou une force) extérieur vient d’une manière quelconque, si peu que ce soit, l’entraver –

    Que le « pater familias ?!? » cherche alors à se procurer une vieille guimbarde à la hauteur de ses moyens pour véhiculer le nid et que celle-ci tombe en rideau le long du chemin ne présage en rien du délitement de la nuée amoureuse !

  27. Que ces terres ont été longuement battues jusqu’à l’écoeurement : la famille, spectatrice obligée et docile à l’ascension du despote fondateur, le père. La famille : servante empressée à l’assouvissement de ses instincts virils et outil de l’exercice de ses fonctions stabilisatrices au sein du clan. La famille : outil. Quel thème tapé et durci comme la pierre. Deux nigauds affublés de leurs progénitures braillantes ou babillante vivent pour servir et servent pour vivre, comme la tête plate du tournevis n’existe que pour sa futile utilité : remplir la fente de la vis. La famille réduite à un rôle social : quel succulente cible anarchiste, quel objet délicieux de malice et quelle rampe de lancement vers un facile touché. Frapper le coeur de la cible est maintenant de tout repos : nous avons ramené la vie humaine et l’existence sociale à quelques lignes bien claires et défini la servilité de l’esprit humain par deux ou trois fils qui le soutendent. Il suffira de couper ces fils et de tout petit d’homme nous pourrons faire un anarchiste accompli en quelques étapes bien senties. Que dis-je, un homme libre. La recette de la libération humaine se définit maintenant de mieux en mieux. Quelques gestes accessibles vous suffiront à vous émanciper de l’enclos dans lequel votre âme est doucement pétrie et façonnée. Trois pas à droite, deux à gauche, un geste de la main et sortez du bain. Nous simplifions la teneur du grillage qui vous encercle, vous donnons la paire de pinces qui vous sera nécessaire à son démantèlement: nous exigeons reconnaissance.

    « Le rôle social véritable de la famille est donc […] la reproduction des êtres humains ».

    Pardon, veuillez-bien. Faites sans moi, je risque de m’endormir.

  28. En faisant glisser le curseur jusqu’à tout au bas des Cahiers, Je viens de trouver une série de « mots de la fin » et j’y ai trouvé ta réponse

    « La famille est pour moi une source inépuisable d’épuisement »

    « Je suis une femme de devoir dans la mesure où je corrige ceux de mes élèves »

  29. @ Ogur
    Relisez-moi apparement vous m’avez fort mal compris, ou peut-etre meme pas du tout, puisque lorsque je vous parle d’association entre humain, qui ont existe bien avant la loi 1901, vous me repondez code legal… Curieux en effet !!!

    « La famille n’est pas un fait biologique. »
    Si Ogur, dans le regne animal, il existe des familles, c’est un fait, que vous pouvez facilement constater par vous meme. Que cela vous plaise ou non n’y changera strictement rien.

    « Il n’y a de faits qui tiennent que dans les lieux communs “et d’abord c’est un fait!” Lieu commun ou pas, ce qui est est, ce qui existe existe, quand bien meme cela contredit vos convictions.

    « Quant à l’existence du gène associatif elle implique que la loi sur les associations de 1901 est ainsi une loi génétique….Curieux… A moi il me semblait que les lois étaient des actes politiques…et je me suis laissé dire, voyez quel mauvais esprit, qu’on trouve des gènes partout où il en faut pour justifier d’une politique… et très curieusement l’apparition du fascisme coïncide avec la génétique et le stigmate… »
    Qui vous parle de loi, et de fascisme et de politique ? Pas moi, je vous parle du fait d’etre un animal social, notre condition a tois, que cela vous plaise ou non. Et cette condition d’animal social est tres certainement le fruit de l’evolution, donc de l’histoire de nos genes.

    « Anne, moi-même et quelques uns sommes sûrement des êtres génétiquement modifiés à ce compte et on sait ce quel traitement nous attend…. »
    Anne, vous-meme, quelques uns, moi et meme tout un chacun ne sont pas seulement le fruit de l’histoire sociale, politique, psychologique mais celui de l’histoire naturelle. ses possibilites sont si vastes qu’il n’est aucun d’entre nous qui puisse predire a l’avance quel traitement l’attend.

    Ce que je tente d’indiquer ici, c’est que les 600 milliards d’animaux qui vivent sur cette planete, vivent seuls, en couples en bande, en groupe, en banc, en horde, en troupeau, en societe, et se passent parfairement de l’Etat. Je n’en reconnais donc pour ma part pas la necessite pour les humains non plus, et par consequent encore moins les saints ou meme laics sacrements du mariage.

    Anne s’attaque tres justement aux idees que nous avons herite entre autre des petainistes concernant le travail, la famille et la patrie. Ils en on meme fait la devise de la France, (y sacrifiant au passage la liberte, l’egalite et la fraternite…) Dans ces conditions, quoi de plus naturel que de s’attaquer au valeurs de Travail Famille Patrie…

    La Patrie est pure invention de l’Etat et de tous les nationalismes, la dessus nous nous comprenons bien.

    Mais l’anti-fascisme ne doit pas aveugler personne non plus au point de preferer ignorer des faits simples, comme le fait que chaque organisme vivant « travaille » a sa survie, et que certains organismes vivants « s’associent » et que c’est egalement la condition de leur survie. Et je ne crois pas que l’espece humaine echappe a sa condition d’organisme vivant.
    En ce sens, je reste persuade que ni le travail (qui peut etre oeuvrer a ses propres besoins), ni la famille ( qui peut etre une association libre ), ni le couple ou encore moins l’amour soient incompatibles avec l’anarchisme, bien au contraire.

  30. @PM: Dans le règne animal il existe effectivement des « familles » mais pas seulement… L’exemple va vous sembler grossier mais il est là pourtant le fruit de mon observation. Ma chatte a accouché d’une petite. Elles étaient inséparables les deux premiers mois nécessaires à l’apprentissage de la petite. Désormais elles vivent de manière plus indépendante. Elles ne se « reconnaissent » pas et un ami de me dire que si elle avait accouché d’un châton, la mère et le fils auraient pu aussi bien copuler, une fois le châton arrivé à maturité. Les chats « domestiqués » ont cet avantage qu’on (les hommes) leur fournit le nécessaire à la vie. Ils n’ont pas de nécessité à s’associer au delà de la période d’apprentissage d’un châton. Ils sont aussi indépendants et « individualistes » que Kerouac, Ginsberg, Burroughs, Corso pouvaient l’être.
    Qu’il n’y ait pas selon les cas (j’insiste sur « les cas ») d’incompatibilité entre ce que vous avez mentionné et l’anarchisme je veux bien l’entendre. Mais le « tout au contraire » me semble relever d’une forte croyance chez vous à laquelle je n’adhère pas nécessairement.
    Heureusement vous et moi, selon la formule d’Anne, n’avons pas déposé chez Ikea un modèle de société anarchiste…

  31. Les chats se battent-ils jusqu’à la mort? Il y a entre chats moins de différends qu’entre les Hommes. Le danger vient d’ailleurs. A supposer, qu’entre Hommes, et d’après Deleuze la mort vient toujours du « dehors ».

  32. @ Ogur
    Qui a dit que les associations devaient etre eternelles? Pas moi. Dans la nature, celles-ci sont libres. Les familles existent temporairement, le temps du passage de la progeniture a l’etat d’adulte ( le cas est le plus clair chez les oiseaux )
    Un autre exemple, c’est celui de l’existence de couples, et ce « a vie » comme l’a montre par exemple Konrad Lorenz. Il existe meme des trios chez les oiseaux…
    Dans un cadre plus general maintenant, mon point de vue est que l’on « s’associe » en permance, mais pas de maniere permanente. Meme les plus individualistes n’echappent pas a leur condition d’etre social, et tous les anarcho-individualistes qui participent a ce blog, en y participant, en font la preuve « par deux » et meme plusieurs !

    En attendant, je suis ravi d’entendre que l’anarchisme, au contraire de bien d’autres , n’est pas une doctrine figee, dogmatique et prefabriquee, mais bien vivante, organique, riche et dynamique de par le fait que chacun reste « libre » en tant qu’individu de l’interpreter comme il lui convient, au lieu de se cantonner a repeter comme autant de mantras et d’alleluiah les poncifs de nos predecesseurs en matiere  » sAUciale « , la question ecologique et biologique dans l’analyse de la societe productiviste et des alienes qui la composent semblant avoir echappe a la plupart d’entre eux ( hormis peut-etre la contribution de Jacques Ellul ).

  33. @Ogur
    Concernant les chats, ils ne se battent effectivement pas a mort. Cela ne leur est pas necessaire, leur coups de griffes, meme superficiels peuvent provoquer la mort de leurs congeneres par septicemie.
    Ceci dit, les chats, a l’etat sauvage vivent en bandes. Ils ont, tout comme nous, developpe un language (corporel, olfactif et sonore ) afin de communiquer. Le chat, comme indivudualiste n’est qu’un mythe de plus.
    Ce qui me semble interessant, c’est l’ensemble des fantasmes humains projetes sur ce qu’est l’animal, ( la bete…) … Les hommes auraient ils trop peur de s’y reconnaitre, d’y reconnaitre la bete humaine, dans sa dimension individuelle, comme sociale ???

  34. Ce chrétien d’Ellul! On ne peut pas dire de Debord, de Vaneigem, de l’IS qu’ils aient préfabriqués un modèle. Ils se sont justement gardés d’en avancer un seul à l’exception des communautés autonomes d’Aragon et de Catalogne. Mais s’ils les ont évoqué c’est plus sûrement pour appuyer leur propos affirmé très tôt (Debord, Kotanyi, Vaneigem): « 14 thèses de l’I.S sur la Commune », « Il faut reprendre l’étude du mouvement ouvrier classique d’une manière désabusée, et d’abord désabusée quant à ses diverses sortes d’héritiers politiques ou pseudo-théoriques, car ils ne possèdent que l’héritage de son échec. Les succès apparents de ce mouvement sont ses échecs fondamentaux (le réformisme ou l’installation au pouvoir d’une bureaucratie étatique) et ses échecs (La Commune ou la révolte des Asturies) sont jusqu’ici ses succès ouverts, pour nous et pour l’avenir ».
    Vous en conviendrez?

  35. L’Anarchie est une famille fort nombreuse, avec a peu pres autant de forme d’anarchies qu’elle compte d’anarchistes. C’est buen ce qui fait sa vitalite.
    Alors echecs, succes, evolutionnaires ou revolutionnaires, avec ou sans l’IS, du passe faisons table rase, car la seule strategie qui vaille, c’est celle qui permettra d’en finir avec la dictature du productivisme , dont tres peu beneficient, alors que chacun la subit et que personne ne l’a choisie.

  36. Je n’ai certainement pas l’intention, et pour ma part, de faire table rase du passé. Ce serait à mon sens une très grossière erreur stratégique et je suis d’autre part attaché aux vérités de la nuit des temps…

  37. Ogur : »sale crevure d’intellectuel »… Crevure je ne sais pas mais intellectuel sûrement pas. Parce que « check check…oune… » fait curieusement écho à cette insulte que je viens d’essuyer de la part d’un proche -dément-. Avec coups et violences. Aussi j’éprouve cette nécessité de cheminer à travers le temps; à la recherche de l’étoffe dont sont ont fait les rêves de ceux qui avant nous les ont plutôt bien porté. Veuillez me le pardonner

  38. J’aime mieux Anne. J’aurais été assez peiné d’être à vos yeux le parfait raseur qu’il semble bien je suis pour bon nombre de nos semblables. J’ai pour vous plus de considérations que pour eux…

  39. Mais puisqu’on parle instincts familliaux, le fait est que ce sera l’enfer pour nos gosses si on laisse faire…

  40. On y reviendra en temps utile, car c’est un tres vaste debat, celui des fausses reponsabilites assignees par la societe industrielle,…donc de la deresponsabilisation caracteristique de la societe industrielle…L’une des a resultantes en est : apres moi le deluge

    Et c’est la que l’Ordre Marchand faut tres fort puiqu’il encourage , lorsque cela lui convient, notre individualisme….Mais egalement, notre responsabilite face a nos familles, voire a l’entreprise, comme au pays…
    Ou notre laissez-faire..

    L’Ordre marchand fait feu de tout bois…

    Hors, j’estime que lorsqu’on fait le choix de faire venir un enfant au monde, c’est un engagement et l’on en est responsable…Je parle donc de notre irresponsabilite, et de notre responsabilite a tous face au sort des generations futures, dans la mesure ou nous laisserions la societe industrielle, de par les destructions globales qu’elle effectue sous nos yeux, perimer pour toujours le destin des prochaines generations, en ne leur laissant d’autres choix que l’asservissement a l’Ordre Marchand, et l’alienation la plus totale, a un degre que l'(in)humanite n’a encore jamais connu, ou bien mourir.

    Alors si c’est le pire que nous voulons pour nos enfants, pas de probleme, continuons tous comme ca, laissons faire, deresponsabilisons nous, comme on nous le propose, totalement.

    Mais je ne connais que tres peu d’etres au monde, anar ou pas qui souhaitent cela a leurs propres enfants. Et c’est pour cela que le lien famillial, ou meme la famille, loin de devoir etre detruits ( ce qui arrange bien tous les totalitarismes,) peuvent s’averer des atouts maitres, que dis-je, des arme de persuassion massives dans la lutte engagee depuis deux siecles face a l’Ordre Industriel, et cinq siecles face a l’Ordre Marchand.

  41. Je suis entièrement de votre avis PM. Ce feu de tout bois c’est la propagation d’une folie qui nous est devenue coutumière: à la force on oppose malheureusement la servitude, avec les conséquences que vous mettez en lumière.

    L’une de ces conséquences c’est un propos que j’ai jugé ahurissant au moment où il a été tenu par l’un de mes bons amis*. Aujourd’hui il ne m’étonne pas puisque son aveu (sur lequel il est d’ailleurs revenu alors que beaucoup d’autres l’envisagent toujours ainsi) est communément partagé, et s’il n’est pas exprimé explicitement, on le reconnaît implicitement dans bien des attitudes et dans la passivité caractéristique du servage. Oui cette « servitude » baignée dans le fatalisme il l’a traduit ainsi ce jour là. A la question que je lui posais sur la probable catastrophe écologique il a répondu: « mais j’aurais alors le plaisir de disparaître en même temps que ma fille ». S’il y a la plus petite chance, infime, qu’elle ne disparaisse pas, consentirais-tu lui disais-je à t’opposer à cette « marche funèbre »? Il a acquiescé parce qu’il n’est pas mauvais homme et qu’il n’est pas à la différence de nombre de ses semblables un tenant du « après moi le déluge ».

    Ces jours derniers j’observe un grand retour du lieu commun le plus fataliste de l’entre deux siècles « c’est la vie ». Lingua Tertii Imperii, Kemplerer ou exègèse des nouveaux lieux communs, Jacques Ellul, la langue ne ment certes pas et je suis d’avis que « c’est la vie » n’a pas changé son sens profond en vingt ans où il s’est propagé; son sens n’a pas changé mais sa charge est autrement plus dramatique qu’elle ne l’était dix ans plus tôt. Le temps presse….

  42. PM: M’autorisez-vous à inclure notre échange dans un journal que je tiens et dont j’ai bon espoir qu’il sera publié en mars 2010 selon le calendrier d’un éditeur?
    Voulez-vous y figurer sous les traits de PM ou me proposez-vous une identité plus précise et peut-être plus complète?
    Vous pouvez me joindre ici : anarkhea.stagolee@wanadoo.fr

  43. Il y a des gens qui en fument du bon.

    Incroyable le nombre de conneries écrites ici.

    Il faut croire que tout le monde a le droit de s’exprimer.

  44. Expliquez-vous Feminisse au lieu de nous laisser dans un doute d’où nous pourrions nous estimer indirectement visés…

  45. @Ogur
    Merci de votre proposition. Mais avant de parler d’ine eventuelle publication, attendons deja de voir ce que cela donne, et si cela peut avoir un interet hors du contexte du site d’Anne, puisqu’il s’agit tout de meme de reactions a son travail.

  46. @PM: Ces échanges à mon avis un intérêt et l’on peut bien se passer du contexte. Je les introduirai en disant d’où ils proviennent. Ils n’occuperont pas plus d’une page. Après l’éditeur se prononcera sur l’opportunité d’ajouter ces passages au journal. A vous de voir.

  47. Je suppose, Monsieur Bisson, que votre intervention me concerne directement.

    En l’absence de cette certitude, vous voudrez bien, si ce n’est le cas, ne vous offusquer de ma réponse.

    Avez-vous lu que j’écris après énumération de quelques « qualités » de la famille que dépeint Anne :

    Partons alors explorer d’autres arrangements :

    Je ne retire pas un mot de ce que j’écris ensuite.

    Petits soudards, dites-vous ?
    Deviendront grands.

    Leur apprendre le salut magistral, les chants imprécatoires, la gymnastique robotique des ballets nationalistes et militaires;

    le pas dansé des soldats sous les yeux hallucinés des foules en hommage aux nouveaux dieux.

    Le pas de l’oie ?

    Je manque d’expérience. Absolument.

    M’aiderez !

    Pour ce qui concerne le salut de mon âme, je prends des vitamines ! Pas d’inquiétude.

  48. Bout d’ciarge, Yves, je suis heureux pour vous.

    Remarquez qu’en l’absence de réponse j’espère bien ne pas vous voir offusqué de l’incertitude.

    Accompagné de ma plus vive et concrète sincérité,
    G.B.

  49. pas lu les commentaire
    boring
    mais ton texte une fois de plus m’a fait du bien
    je ne sais pas si c’est juste ou provoc
    ca me plait
    jamais décu du petit tour sur tes blogs
    A+

  50. pas lu les commentaire
    boring
    mais ton texte une fois de plus m’a fait du bien
    je ne sais pas si c’est juste ou provoc
    ca me plait
    jamais déçu du petit tour sur tes blogs
    A+

Laisser un commentaire